Nous avons tendance à penser : on verra bien quand ça arrivera.” Nous sommes encore moins enclins à tenir compte des conséquences de notre train de vie sur les générations futures. Souvent nous répugnons à l’idée de nous priver de plaisirs immédiats dans la perspective de réduire les effets désastreux qu’ils auront très probablement à long terme.

Matthieu Ricard ~ Plaidoyer pour l’altruisme

Du 1er au 14 novembre, gouvernements, entreprises et société civile se retrouvent à Glasgow en Écosse à l’occasion de la COP26. Alors que la crise climatique impacte déjà des millions de personnes dans le monde, les responsables d’États doivent prendre leurs responsabilités et proposer des solutions concrètes pour le mieux-être des humains et des 4 millions d’espèces qui peuplent notre planète. Pour ce faire, deux thématiques semblent au cœur des réflexions :

  • Trouver des solutions d’adaptation aux changements climatiques, afin de protéger les populations et les espaces naturels.
  • Agir ensemble et coopérer pour restaurer les écosystèmes et imaginer des modes de vie plus résilients et respectueux de l’environnement.

L’adaptation et la coopération résonnent particulièrement avec les actions développées par Karuna-Shechen en Inde et au Népal. Nos programmes accompagnent les populations locales afin qu’elles s’adaptent au mieux aux défis auxquels elles sont confrontées, en favorisant leur accès à l’eau, à l’électricité solaire ou même à l’agriculture biologique. Ces projets environnementaux, entrepreneuriaux et éducatifs sont portés par les villageois eux-mêmes, qui se saisissent de l’enjeu global du changement climatique et agissent ensemble !

Rendez-vous sur le blog de Matthieu Ricard pour découvrir sa vision face au défi climatique

Mobilisons-nous pour notre planète !
Soutenons les communautés en Inde et au Népal


Karuna propose des solutions locales face à l’enjeu climatique global

En Inde comme au Népal, les conséquences du changement climatique sont d’ores et déjà prégnantes : les défis liés aux pénuries d’eau ou encore les inondations sont omniprésents. Pour y faire face, Karuna-Shechen accompagne les villages ruraux dans la mise en place de projets fondés sur l’adaptation à l’environnement et la coopération.

S’adapter pour renforcer la résilience des populations

En Inde, les régions du Bihar et du Jharkhand où intervient Karuna-Shechen sont situées dans une zone partagée entre de forts épisodes de sécheresse liés au dérèglement climatique, et une saison des pluies insuffisante : elles s’observent par de longues périodes de pénuries d’eau au cours de l’année, mais aussi d’inondations dues à des moussons violentes (pour en savoir plus). La réduction drastique du niveau des nappes phréatiques est ainsi une priorité majeure pour les populations locales. Le Népal est également confronté aux effets du changement climatique et de la déforestation, accrus par l’urbanisation rapide et la construction de nouvelles routes. Les habitants de la région de Katmandou sont en proie à des “tsunamis de montagne” et des glissements de terrain fragilisés : alors que la glace fond, elle libère des lacs glaciaires qui peuvent submerger des vallées entières (pour en savoir plus).

Pour répondre à ces multiples enjeux, Karuna-Shechen soutient les populations locales en imaginant avec elles des projets sur mesure. Par exemple, pour contrer les périodes de sécheresse en Inde, Karuna accompagne des villages au travers du programme “Un peu d’argent, de grands changements”, en construisant avec eux des étangs de rétention d’eau, des puits ou des petits barrages, permettant non seulement d’approvisionner les villages pour leurs besoins quotidiens, mais également de rééquilibrer les réserves souterraines en eau. Reshmi Devi, qui a participé à la construction d’un étang dans son village pour irriguer les cultures, témoigne : “Je suis si heureuse que désormais nous ne soyons plus inquiétés par le manque d’eau en été !”

Et cela va bien au-delà de constructions hydrauliques puisque cette initiative englobe l’électrification d’un village, son équipement en latrines et bien d’autres projets qui répondront au plus près aux besoins des personnes. Entre 5 500 et 8 500 personnes bénéficient de ce programme chaque année !

Coopérer pour construire un monde plus respectueux de l’environnement

La coopération est un levier essentiel pour faire face au changement climatique. Karuna-Shechen a adopté une approche centrée sur le développement porté par les populations elles-mêmes : c’est en écoutant les besoins des personnes que l’on peut mettre en place des projets procurant les solutions adaptées, soutenus par tout le village et auxquels chacun peut adhérer et prendre part. Cette méthode permet non seulement de créer un réel lien entre le village et les équipes de Karuna, mais aussi d’assurer la pérennité d’un projet : si l’infrastructure construite répond à un véritable besoin, alors il est bien plus probable qu’elle soit correctement entretenue au fil des années.

Rishikant Bhushan, coordinateur du projet “Un peu d’argent, de grands changements” dans la région du Bihar raconte : “Ce que j’aime avec ce programme, c’est sa capacité à mobiliser tout le village et à puiser dans les ressources et savoirs-faire locaux. Cela me rend très heureux lorsque je vois un village entier s’unir et se dévouer au projet”.

Les personnes que nous soutenons sont à la recherche de ressources pour mieux comprendre les enjeux du changement climatique, ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour reconstruire les écosystèmes. Karuna-Shechen agit de ce fait comme un facilitateur, mais ce sont les villageois et leurs engagements qui sont véritablement la solution. 

Par exemple, Karuna propose aux habitants du Népal, adultes comme adolescents, de participer à des “ateliers écologiques”. Ces derniers imaginent et conçoivent des initiatives comme la plantation d’arbres, des séances de sensibilisation, des campagnes de protection de la biodiversité locale, ou encore des opérations de ramassage des déchets. L’objectif du projet est d’encourager toutes et tous à comprendre et relever le défi climatique. Sabitri, habitant de la commune de Bhangaha, témoigne : “En participant à l’atelier “zéro déchet” de Karuna, j’ai compris que notre façon de gérer nos déchets impacte aussi notre santé et notre propension à contracter certaines maladies. Je compte bien en parler aux gens de mon village !


Reshmi, Babita et Rakesh témoignent de leurs expériences

Lorsque Karuna-Shechen a demandé aux villageois ce dont nous avions besoin, nous leur avons fait part de nos difficultés pour irriguer nos récoltes pendant l’été. Le projet d’un bassin de rétention d’eau est devenu réalité cette année, grâce aux efforts collectifs de tout le village ! Je suis si heureuse que désormais nous ne soyons plus inquiétés par le manque d’eau en été !

Reshmi participe au programme “Un peu d’argent, de grands changements” dans le village de Sundarkumhari en Inde

Je participe au programme “reconstruire la forêt” de Karuna. Nous avons planté de jeunes arbres, mais aussi du bambou et d’autres plantes. Ce genre d’initiative est très important pour redonner vie aux espaces naturels vides. C’est aussi une belle opportunité de planter des arbres fruités, qui apporteront de la nourriture ainsi qu’une source de revenu pour certaines familles.

Babita participe au projet “Reconstruire la forêt” dans le district de Sindhuli au Népal

Lorsque je me rends à Kurmawa, les villageois viennent me raconter les bénéfices tant individuels que collectifs apportés par la construction du puit. Ils peuvent désormais avoir des récoltes tout au long de l’année, et les bêtes ont une source permanente d’eau potable. C’est un grand soulagement, étant donné que les animaux d’élevage contribuent considérablement aux travaux agricoles.

Rakesh Kumar coordonne le programme “Un peu d’argent, de grands changements” dans son district en Inde

Vous aussi, agissez en soutenant leurs projets


Enjeux climatiques et COP26

“C’est à l’échelle locale que l’adaptation doit être mise en œuvre, au plus près des populations, des activités et des écosystèmes exposés. Pour cela, les décideurs et acteurs publics et privés doivent disposer d’outils de diagnostic, de planification et de suivi robustes. L’État doit jouer pleinement son rôle dans le pilotage stratégique et l’accompagnement. Pour que la transition soit juste, les mesures d’adaptation ne doivent pas détériorer les conditions initiales de bien-être ou d’activité. La question de l’accompagnement et de la solidarité doit être posée, car les capacités d’adaptation sont très inégales. Les enjeux prioritaires doivent être identifiés avec l’ensemble des parties prenantes et des territoires concernés.” Matthieu Ricard ~ “Coopération versus compétition”, Plaidoyer pour l’altruisme.

Selon une étude menée par Stephen Pacala de l’Université de Princeton, 7% des plus riches de la population mondiale sont responsables de la moitié des émissions de CO2, alors que 50% des moins aisés en émettent seulement 7%. Ce parallèle témoigne de la disparité des responsabilités quant aux questions environnementales, responsabilités d’autant plus notoires lorsque l’on constate que ce sont les moins aisés les premières affectées par les changements climatiques. Alors que la COP 26 a lieu ces jours-ci à Glasgow, l’enjeu de justice climatique est essentiel pour comprendre les interactions entre les États.

La Terre a mis entre 5 et 10 millions d’années à se réchauffer de 5°C, alors qu’en 50 ans, la température a augmenté de 1,5°C. Johan Rockström, chercheur à l’Institut de Potsdam, écrit à ce sujet : “La transgression des limites planétaires peut être dévastatrice pour l’humanité, mais si nous les respectons, un avenir brillant nous attend pour les siècles à venir.” Il donne deux raisons d’être optimiste : la possibilité de remplacer entièrement les énergies fossiles d’ici à 2050 par des énergies renouvelables, et l’avènement tout aussi possible d’une révolution agricole “triplement verte”.

Si les États s’engagent lors de chaque COP à réduire leur impact environnemental, les ambitions sont en général trop faibles et peu innovantes, car la mise en place de mesures drastiques pour l’environnement ne serait pas populaire. Les représentant·e·s politiques sont généralement guidé·e·s par leur désir de réélection, ce qui explique le manque d’engagements concrets et ambitieux. Pour faire face au problème global du changement climatique, l’ensemble des pays doivent se concerter pour construire une vision commune, qui sera ensuite retranscrite à l’échelle locale dans les villes, les régions, les entreprises et chez les particuliers.

Comprendre et partager, c’est aussi agir !


Des ressources pour aller plus loin

  • Le site officiel de la COP 26 (disponible en anglais ou italien) ICI
  • Le dernier Rapport du GIEC ICI
  • Les éco-gestes ne servent à rien ? En finir avec les idées reçues ! Fondation GoodPlanet ICI
  • Décryptage des enjeux par le média Vert ICI
  • Matthieu Ricard, Plaidoyer pour l’altruisme
    • “Le déni du réchauffement climatique”, Plaidoyer pour l’altruisme. Page 553
    • “Les limites planétaires à l’intérieur desquelles l’humanité peut continuer à prospérer” p 700-720
    • “Une écologie du bien-être” page 754
    • “Les vertus de la coopération”, page 587