Face à l’urgence de la crise climatique et à la disparition de nos écosystèmes, à l’inaction des gouvernants quant à la prise de mesures décisives et effectives à court terme, il semblerait vain d’espérer éviter le pire.

Alors que l’homme a historiquement maîtrisé les éléments, faisant preuve d’une grande intelligence, il a manqué l’opportunité d’agir avec sagesse en prenant notamment la pleine mesure des très nombreuses alertes de la communauté scientifique à tel point que les activités humaines entraînent actuellement la sixième extinction de masse des espèces depuis l’apparition de la vie sur Terre.

Pour mettre en perspective ces considérations et introduire des solutions concrètes, individuelles et collectives, deux défenseurs du monde vivant, passionnés par la nature humaine et convaincus que l’altruisme est une des solutions aux menaces écologiques, énergétiques et économiques en considération du vivant, des générations futures et de l’environnement. : Dr Jane Goodall, primatologue et anthropologue, plus grande spécialiste mondiale des chimpanzés, messager de la paix de l’ONU & Matthieu Ricard.

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Beaucoup de personnes ont eu une prise de conscience pendant la pandémie de Covid19 et ont compris l’urgence de repenser notre manière d’être relation avec le vivant, qu’il serait désastreux de continuer à considérer qu’il est possible d’avoir un développement économique illimité sur une planète dont les ressources naturelles sont limitées et de penser que le développement annuel du PIB est plus important que l’avenir de nos enfants.
Jane Goodall

Il est trop tard pour être pessimiste. Si nous perdons espoir, nous ne ferons pas même l’effort de lever le petit doigt et oublierons de prendre des décisions déterminantes. Une raison possible d’espérer est de considérer les mesures drastiques prises par les gouvernements lors de la pandémie de Covid19. Si la moitié seulement de cette détermination pouvait être mise au service de la lutte contre le changement climatique, nous pourrions alors faire quelque chose pour éviter le pire.
Matthieu Ricard


Résumé des échanges

Nous sommes pour la plupart conscients et concernés par la tournure chaotique de notre époque, par la destruction de nos écosystèmes et des deux plus grands poumons de notre planète : les forêts et les océans.

Pour les générations à venir, l’environnement et tous les êtres vivants, comment garder espoir sans se sentir dépassés par tous les événements extrêmement préoccupants ?

Il est trop tard pour être pessimiste. Il nous faut à tout prix cultiver l’espoir, le rendre possible. Il ne s’agit pas de s’asseoir et d’attendre les mesures à long terme des gouvernants dans une espérance passive de voir une neutralité carbone dans des décennies. L’espoir c’est l’action immédiate, à court terme, drastique et décisive.

Nous savons ce qui doit être fait, nous savons que si nous faisons ce qui doit être fait, nous pouvons ralentir le changement climatique et éviter de provoquer par nos activités la sixième extinction de masse des espèces depuis l’apparition de la vie sur Terre.

L’espoir c’est de considérer les mesures rapides, déterminées et déterminantes prises par les gouvernements lors de la pandémie de Covid 19. La même détermination doit les conduire à prendre des mesures immédiates pour l’environnement. Winston Churchill disait qu’ « un homme d’État pense aux prochaines générations, un homme politique aux prochaines élections ». Il est temps que les politiciens fassent preuve d’un minimum de courage pour ne pas être considérés comme des traîtres par les générations à venir.

L’espoir c’est de considérer notre propre pouvoir direct sur l’environnement en diminuant notre consommation de produits de l’élevage intensif extrêmement polluant et générateur d’inégalités sociales dans le monde.

Nous n’avons pas trois planètes. Il est temps que la quête du succès par la thésaurisation égoïste de richesses et de pouvoir change pour une poursuite commune d’harmonie durable, de richesse sociale et environnementale. Mettons-nous dans les yeux et la tête de nos enfants, dans leur expérience immédiate du monde, observant la beauté d’une spire d’escargot, sensibles aux animaux et au vivant.

Raviver notre émerveillement devant la part sauvage du monde à lui seul ne réglera pas la crise écologique, mais il fait partie du processus de prise de conscience nécessaire à l’attribution de droits au monde naturel. S’émerveiller c’est respecter. Respecter induit le désir de prendre soin. Et ce désir mène à l’action directe et durable. L’espoir est un engagement fort et nécessaire, celui de nous réunir pour protéger la planète et les générations futures, celui de rendre possible, par nos actions, la création d’une nouvelle relation entre les humains et le monde vivant, durable et respectueuse.


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