L’altruisme est désintéressé quand on aide les autres dans le seul et unique but de faire leur bien, sans faire de différence entre les uns et les autres.
Matthieu Ricard
Depuis sa création, en 2000, Karuna-Shechen accompagne les hommes, femmes et enfants dans la construction d’un avenir plus heureux et plus agréable. Toutes ces années d’expérience en Inde et au Népal, au plus près des personnes qu’elle soutient, a permis à Karuna de tisser des liens sincères avec les populations, d’affiner sa compréhension des enjeux et spécificités du terrain et de perfectionner ses méthodes d’intervention.
Karuna-Shechen vous présente
ses stratégies d’intervention sur le terrain.
Assurer le bien-être des populations et la qualité des interventions
Pour assurer l’efficacité et la qualité de ses programmes, l’action de Karuna-Shechen repose sur des stratégies précises et reconnues : le développement conduit par les bénéficiaires, l’approche locale et l’approche holistique.
Un développement par les bénéficiaires pour renforcer l’autonomie et la résilience
L’implication des communautés dans la conception et la mise en place des programmes représente l’un des piliers de l’intervention de Karuna-Shechen sur le terrain. Chaque projet s’appuie sur les compétences des personnes locales et sur une coopération étroite entre les équipes de Karuna sur le terrain et les bénéficiaires.
Ce sont ces derniers qui identifient leurs besoins et gèrent les ressources allouées à chaque programme, en collaboration avec les membres de Karuna. En plus du soutien matériel et financier dont elles peuvent bénéficier, les populations sont formées dans de nombreux domaines comme l’entreprenariat ou l’alimentation durable.
Les programmes de sécurité alimentaire, par exemple, comprennent à la fois une distribution de graines et semances, mais aussi des formations à l’agriculture durable et une sensibilisation à une alimentation saine. En 2022, 47 677 foyers en Inde et 372 fermiers et étudiants au Népal ont bénéficié des programmes de sécurité alimentaire.
Les populations sont donc les principales actrices du développement de leur village et de la lutte contre l’extrême pauvreté.
Contribuer à briser le cycle de l’extrême pauvreté en Inde et au Népal
Une approche locale pour valoriser les richesses humaines et savoirs-faire locaux
L’approche locale de Karuna-Shechen comprend deux aspects principaux : la valorisation des richesses humaines locales et la conception de programmes adaptés aux réalités locales.
Des directeurs pays aux vétérinaires en passant par les comptables et chargés de communication : tous les membres de Karuna intervenant sur le terrain sont respectivement originaires d’Inde ou du Népal. Des motivateurs et motivatrices de compassion sont également présents dans chaque village. Ayant grandi dans ces mêmes villages, ils connaissent les populations depuis longtemps. C’est ce qui en fait des relais irremplaçables pour faciliter le dialogue intracommunautaire et diffuser le message altruiste propre à Karuna-Shechen. La confiance qui se créée à partir de ces échanges simplifie l’obtention de témoignage fidèles et sincères grâce aux liens de confiance créés avec les populations. Cette proximité, couplée à leur connaissance des territoires, enjeux et ressources participe à la conception de programmes efficaces et respectueux de la culture qui s’insèrent aisément dans les villages de façon pérenne.
Au Népal, dans les régions de Dhading, Kavrepalanchok, Sindhuli et Mahottari, Karuna-Shechen a mis en place un programme, appelé « Option mieux vivre » (Better Living Option Program, BLOP), à destination des adolescents. Ce projet répond au constat d’une reproduction des choix professionnels et personnels et des parcours de vie au sein des familles et du village.
À titre d’exemple, les enfants finissent rarement l’école secondaire. Ils n’y sont pas encouragés par leurs parents qui n’y voient pas forcément l’intérêt et se sentent aussi pressés par le besoin d’argent. Or, leur départ précoce du système éducatif limite leurs options et les mène à un travail à rémunération faible. Le BLOP vise donc à élargir leurs perspectives d’avenir en leur donnant les clés pour évaluer les difficultés qu’ils rencontrent, en les accompagnant dans leur prise de décision et en leur redonnant confiance en eux quant à leurs capacités.
Les jeunes sont soutenus par une équipe locale qui peut être composée d’enseignants, d’entrepreneurs, de mobilisateurs sociaux, etc, qui ont préalablement été formés par Karuna-Shechen. Ces facilitateurs sont là pour conseiller les adolescents et les motiver. Ils sont aussi présents lors d’ateliers destinés à transmettre des compétences, regagner confiance et savoir prendre des décisions indépendantes et prévoyantes. En 2022, 200 jeunes hommes et femmes ont bénéficié de ce programme, accompagnés par neuf équipes de facilitateurs.
Ce sont donc les adolescents qui en apprennent sur eux-mêmes, grâce à de nombreux échanges avec des personnes de leur âge et des membres de leur communauté. Cette solution, qui prend en compte les difficultés locales et s’appuie sur les richesses présentes dans le village, permet des changements sur le long-terme, de génération en génération.
Soulager les souffrances immédiates d’autrui est un devoir, mais cela ne suffit pas : il faut remédier aux causes mêmes de la souffrance.
Matthieu Ricard
Une approche holistique pour une action efficace et pérenne
Karuna-Shechen a été créée dans le but de sortir les hommes, femmes et enfants du cycle de l’extrême pauvreté. Pour cela, il est indispensable de prendre en compte l’interdépendance des causes de cette indigence, de s’atteler à éradiquer ses causes et pas uniquement ses manifestations les plus visibles. Les plans de développement de Karuna-Shechen sont donc établis sur une vision à long terme et une approche globale, dite « holistique ».
Dans le village de Dema, situé à Mohanpur, dans le District de Gaya, au Bihar, 70% des ménages vivent sous le seuil de pauvreté. La communauté, très isolée, rencontre de nombreux obstacles à son développement. En effet, alors que le principal domaine d’activité est l’agriculture, 95% des familles ne possèdent pas de système d’irrigation et n’ont pas accès à l’eau potable. La plupart des foyers n’est pas non plus équipée de toilettes. Par ailleurs, près de la moitié des habitants est analphabète et malgré la présence d’une école primaire et d’un collège, il n’existe aucun lycée aux alentours pour que les enfants puissent poursuivre leur scolarité.
Depuis 2018, Karuna-Shechen est présente dans le village et a mis en place plusieurs programmes dans les domaines de l’hygiène et de la santé, du développement économique et de l’éducation.
Pour remédier au problème d’accès à l’eau, des systèmes de récupération d’eau de pluie et d’irrigation goutte-à-goutte ont été installés, au bénéfice de 57 familles en 2022. Pour diversifier les sources de revenus mais aussi de nourriture, les équipes de Karuna ont accompagné la création de trois micro-commerces fondés sur l’agriculture et distribué des graines de champignons à 17 fermiers. La même année, Karuna-Shechen a également soutenu la culture de 450 potagers durables et la distribution de graines de fruits et de légumes variés. Ces programmes de sécurité alimentaire permettent aux habitants d’adopter une alimentation plus complète, de meilleure qualité et respectueuse de l’environnement, tout en étant auto-suffisants.
Afin de familiariser les enfants non-scolarisés au système scolaire et leur donner une éducation primaire pour qu’ils puissent rejoindre le système scolaire public, l’école Babua a accueilli 120 enfants en 2022. En parallèle, deux centres d’Anganwadi ont incorporé les programmes de petite enfance, fondés sur l’éducation bienveillante et l’apprentissage ludique dès la petite enfance.
Dans le domaine de la santé et l’hygiène, nécessaire à toute autre activité, neuf toilettes ont également été bâties, afin d’améliorer les conditions sanitaires et de limiter la propagation des maladies. De plus, pour remédier aux difficultés d’accès aux soins (éloignement géographique, coût, horaires, réticence culturelle, maladies et infirmités, etc), une clinique mobile se rend dans le village deux fois par mois pour dispenser des soins primaires.