Dans le cadre de notre campagne de fin d’année dédiée à la coopération altruiste, nous avons souhaité explorer cette thématique avec Vincent Follet, dont l’expérience et le parcours incarnent les valeurs de partage et d’engagement. Initialement formé comme ingénieur, Vincent a choisi de se réorienter vers le secteur social, inspiré par ses activités bénévoles. Depuis plus de 20 ans, il exerce comme travailleur social et, depuis un an, il est également instructeur du programme Résilience de Karuna-Shechen. À travers cette interview, il nous livre ses réflexions sur la coopération, en soulignant l’importance de l’authenticité, de la vulnérabilité et de l’engagement individuel dans la construction des liens humains.

Coopérer c’est partager ce qui fait notre humanité commune.

Authenticité, vulnérabilité et confiance comme fondations de la coopération

Vincent évoque la nécessité de s’engager pleinement dans la coopération en étant authentique, ce qui passe par la capacité à montrer ses vulnérabilités. C’est en étant véritablement soi-même, sans chercher à masquer nos faiblesses, que l’on crée des liens de confiance solides et durables avec les autres. Cette confiance mutuelle est essentielle pour que la coopération prenne racine. Il souligne ainsi : « Être authentique, c’est aussi pouvoir montrer ses vulnérabilités. Quand on est authentique, ça crée un espace où les autres peuvent être authentiques aussi, et c’est comme ça que la coopération se construit. » 

La confiance est une clé de la coopération, et elle est intimement liée à notre vulnérabilité.

Vincent Follet

La pleine conscience comme outil de connexion

La pleine conscience émerge comme un moyen puissant de créer des liens authentiques. Comme l’explique Vincent : « La pleine conscience crée le lien entre moi et les autres. Méditer ensemble favorise un lien de connexion. Cela nous relie, non seulement entre nous, mais aussi à notre intériorité. » Cette pratique nous aide à revenir à l’essentiel et à établir des relations plus profondes, fondées sur la compréhension mutuelle et l’empathie. Il ajoute : “Il y a de l’intimité qui se crée aussi dans le fait de méditer ensemble une pratique en silence pourtant très personnelle, où on propose aux personnes de fermer les yeux, de revenir à soi. […] Et j’aime surtout ce moment où la méditation s’arrête, où les yeux s’ouvrent, où chacun retrouve le groupe, c’est un moment très fort et qui crée vraiment quelque chose de plus dans le groupe qui va permettre d’aller plus en profondeur, de libérer la parole, peut être d’oser davantage aussi.”

Coopérer au-delà de l’objectif commun

Contrairement à l’idée reçue que la coopération nécessite un objectif commun bien défini, Vincent nous invite à penser cela autrement. Il insiste sur le fait que ce qui unit les individus dans un projet collectif, ce n’est pas forcément un but précis, mais plutôt la capacité à partager ce qui fait leur humanité commune : « Avoir un objectif commun n’est pas indispensable pour coopérer. Coopérer, c’est partager ce qui fait notre humanité commune. Il s’agit avant tout de trouver une façon d’être ensemble, de comprendre ce qui nous rassemble, ce qui fait communauté entre nous.” 

L’engagement individuel : un pilier pour la coopération

Pour Vincent, la coopération authentique repose sur l’engagement individuel de chaque membre du groupe. Chacun doit prendre ses responsabilités et s’investir pleinement dans la démarche collaborative, sans attendre que quelqu’un d’autre prenne les rênes : « L’engagement, c’est aussi prendre ses responsabilités, occuper toute notre place et prendre conscience que notre place a autant d’importance que celle des autres. Ne pas attendre un leader, quelqu’un qui vient nous tirer. »
Cet engagement personnel est ce qui permet de créer un groupe où chacun contribue activement à la réussite collective.


Cet article n’est qu’un court aperçu des réflexions partagées au cours de l’interview. Pour aller plus loin et découvrir des exemples concrets, nous vous invitons à visionner l’interview complète en vidéo. Un échange enrichissant entre Vincent et Franck Blot, directeur du plaidoyer de Karuna-Shechen.