Lisa, 34 ans, est originaire d’Angers. Elle nous raconte les origines du projet solidaire qu’elle dédie à Karuna : Je vis depuis 12 ans à Paris. J’ai décidé de quitter cette vie trépidante et souvent très stressante pour poursuivre un rêve de simplicité et de liberté. En 2019 j’ai randonné sur le Pacific Crest Trail aux USA (4 240km en 5 mois et demi) et ai découvert la joie de l’errance, du minimalisme et de l’effort physique au long court.
Les deux années de crise sanitaire ont eu un effet pour moi de catalyseur d’envies de nature, de temps et de découverte d’autres univers. J’ai donc décidé de me lancer dans cette grande aventure à vélo en n’ayant aucune base de connaissance ou d’expérience sur le cyclotourisme, ni délai, ni destination. Mais l’aventure ne présenterait pas autant de saveur ni de surprise si tout était planifié. Sur le trajet j’aimerais pouvoir intégrer des chantiers participatifs en éco construction, pour me sentir utile et apprendre plus de choses sur ce domaine qui m’attire beaucoup.
Mon projet s’appellera donc VélOstruction.
Comment en es-tu venue à t’engager pour Karuna ?
Sur le PCT je marchais alors aux couleurs de l’ONG Sea Shepherd pour laquelle j’ai réalisé une collecte de dons. Pour mon projet vélOstruction, il me fallait également donner du sens et participer modestement à ma manière à la construction d’un monde que j’aimerais voir dans le futur. Je me suis alors tournée vers une association que je soutiens par des dons depuis des années : Karuna-Shechen. Une association de coeur puisque Matthieu Ricard m’a permis, de par ses livres, de mieux comprendre et cultiver l’altruisme et le bonheur dans ma vie.
Quelles émotions associes-tu à l’engagement ?
À chaque départ d’une entreprise j’ai toujours refusé que l’on m’offre un cadeau. J’ai donc pris l’habitude de demander à mes collègues s’ils acceptaient de donner pour une association qui m’est chère. Mes collègues ont toujours fait preuve d’une immense générosité et curiosité des actions menées par les associations que je soutenais. Cela m’a toujours fait ressentir énormément de joie à l’idée que mes engagements rayonnent à leur tour auprès de mes collègues.
Lorsque je marchais sur le PCT chaque don effectué sur ma collecte pour Sea Shepherd me procurait énormément de courage pour continuer.
J’ai à chaque fois le sentiment de poser une petite pierre à l’édifice d’un monde auquel je crois profondément. Cela me fait du bien et m’incite à davantage de persévérance pour entreprendre ce type d’actions. Ce qui constitue finalement un incroyable cercle vertueux.
Comme en témoigne Lisa, s’engager peut faire jaillir une joie profonde, qui n’enlève rien au caractère altruiste de notre action. Nous pouvons reconnaître et accueillir cette satisfaction, ce pétillement du coeur qui se met au service d’autrui. Nous vous en parlons dans cet article.
Comment ton engagement te relie-t-il aux autres ?
Mes engagements solidaires me permettent de donner plus de sens et d’adéquation à mes valeurs. Je me sens plus en cohérence et suis donc beaucoup plus à l’aise avec mon entourage ou avec les personnes auprès desquelles je communique sur mes actions. Grâce à ces engagements je me sens mieux comprise et mieux intégrée socialement.
Ton engagement a-t-il un coût ?
Mes engagements associatifs me prennent souvent beaucoup de temps et d’énergie, pour un effet concret qui peut paraître parfois décevant. Seulement, je ressens globalement plus de sens et d’équilibre intérieur en continuant à m’y inscrire. Je ne pourrais plus considérer ma vie sans cette partie structurante et déterminante.
Partie le 20 avril, Lisa avance sur la route – physique et symbolique ! La peur l’habitait, mais elle s’est lancée : A moi toute seule, qui ne sais pas vraiment faire de vélo, ni changer un pneu, qui ne connais que peu de choses en éco-construction ou en permaculture, je ne vais pas vraiment avoir d’impact et je n’irai peut-être pas bien loin. Mais s’il y a bien une chose, enfin 2 choses, auxquelles je crois, c’est le rayonnement et le collectif.