Cette table ronde propose un regard d’émerveillement sur la vie de tout être et toute chose. D’après Matthieu Ricard, si nous sommes capables en tant qu’humain d’avoir de la compassion pour nos semblables, pourquoi ne pas l’étendre à tous les êtres vivants ?
Visionnez cet échange dans son intégralité !
Découvrez nos intervenants
Hugo Clément est un journaliste-reporter français. Engagé et militant pour l’écologie et le bien-être animal, il a créé le référendum pour les animaux :
Le niveau actuel de consommation de produits animaux n’est pas compatible avec quelque bien-être animal que ce soit.
Matthieu Ricard est un moine bouddhiste, un humanitaire et un photographe engagé pour la protection de l’environnement. Il a cofondé Karuna-Shechen en 2000 :
Lutter contre l’élevage intensif c’est aussi lutter pour les humains qui souffrent de ce système-là […]. Depuis 30 ans tous les virus viennent soit d’un empiètement de l’habitat sauvage des animaux par l’homme ou de l’élevage intensif.
Brigitte Gothière est co-fondatrice et porte-parole de L214, une association de défense des animaux qui rend publique les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux :
Aujourd’hui, ici, maintenant, dans nos sociétés, nous ne sommes absolument pas en situation de survie ou bien de devoir se défendre, ni d’extrême nécessité. C’est d’ailleurs l’inverse, notre survie dépend de notre engagement à ne plus manger les animaux.
Que retenir de cet échange ?
Il est aujourd’hui plus difficile lorsqu’on est journaliste d’entrer de but en blanc dans un abattoir que dans une centrale atomique ! La violence envers les animaux y est telle que des campagnes de désinformation et de la propagande publicitaire sont nécessaires pour préserver ce secteur dont les retombées économiques considérables sont importantes pour certains lobbies. Car si nous étions vraiment confrontés à ce qui se passe dans les élevages intensifs nous ne pouvons naturellement pas soutenir une telle maltraitance. L’opacité de ce système empêche délibérément une prise de conscience généralisée de la magnitude de ce dispositif : entre 110 et 120 milliards d’animaux sont tués tous les deux mois comme si de rien n’était !
Pour produire une telle quantité de viande les animaux sont mutilés, entassés dans des cages ou sur des caillebotis sans accès à l’extérieur, les petits sont séparés de leur mère et sélectionnés pour la rentabilité. La surconsommation de produits d’origine animale est tout aussi tragique pour les humains que pour l’environnement. Incubateur à virus, facteur de pollution, de déforestation, de pauvreté, de précarité des éleveurs mais aussi de malnutrition à l’origine de maladies cardiovasculaires et chroniques telles que le cancer et le diabète, l’élevage intensif est une cause qui nous unit tous face à l’urgence éthique, environnementale, sanitaire et sociale.
Malgré la priorité cruciale de ces enjeux et une attente sociétale de plus en plus forte de mesures efficientes pour une transition agricole et alimentaire, demeure un blocage gouvernemental. D’où l’importance d’agir ensemble afin de changer les conditions d’élevage
et de nous diriger rapidement vers une alimentation plus végétale en faisant pression par le bulletin de vote et les associations sur nos élus et responsables politiques et en consommant différemment. De nombreuses recettes alternatives simples, exquises et équilibrées existent.
Bien sûr, il est normal de ressentir une appréhension ou une certaine résistance face au changement. À votre rythme, associez légumineuses, oléagineux, céréales, fruits, graines et légumes… pour une véritable gastronomie de saveurs plus exquises et savoureuses les unes que les autres. Manger végétal, c’est un véritable régal ! Le respect de notre environnement est dans notre assiette : il nous appartient d’agir pour un futur enviable.
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