Comme tant d’autres villes indiennes, Bodhgaya est en proie à la pollution des voitures, des camions et des rickshaws (pousse-pousses) à moteur. Pour y pallier et fournir des opportunités professionnelles aux Indiennes, Karuna-Shechen a lancé un réseau de taxi-rickshaws électriques, conduits exclusivement par des femmes.
Après un processus de sélection rigoureux, nos futures conductrices participent à une formation de 20 à 40 jours, en fonction de leur niveau de conduite. À l’issue de ce stage, nous subventionnons l’achat de leur rickshaw électrique à 50%. Les participantes remboursent l’autre moitié, progressivement, dès qu’elles commencent à travailler.
En moins de deux ans, seize femmes ont participé à ce programme. Cette initiative a permis de transformer la vie de plusieurs d’entre elles, pour la plupart des mères en situation de grande précarité. Grâce à ce nouveau métier elles peuvent gagner jusqu’à 600 roupies par jour et offrir une vie meilleure à leurs enfants.
Bodhgaya est un site sacré bouddhiste qui a connu une expansion rapide en recevant des centaines de milliers de visiteurs chaque année. La ville est donc de plus en plus bruyante et polluée. En choisissant des rickshaws électriques, nous faisons aussi la promotion d’une solution écologique.

Irshad Hussain (formateur), Ajanti Devi (stagiaire), Rubi Devi (stagiaire)
Ajanti Devi est l’une de nos stagiaires actuellement en formation. À 26 ans, cette mère célibataire de deux enfants est une apprentie conductrice enthousiaste. Grâce à ce nouveau travail, elle espère échapper à la pauvreté et assurer un avenir meilleur à ses deux fils de 6 et 10 ans.
« Au début mes proches n’ont pas compris. Ils ont critiqué ma décision de participer à ce programme. Nous, les femmes indiennes, sommes confrontées à de nombreux tabous dans notre vie quotidienne. En Inde, il est rare de voir une femme conduire un rickshaw. Ce n’est pas très bien accepté. Mais, après quelques semaines, l’attitude des membres de ma famille a changé. Ils ont commencé à me poser des questions et à me demander si j’avais besoin d’aide!
J’aime ce programme. Il me permet de prouver que je peux aussi faire un “travail d’homme”. J’espère donner l’exemple et motiver d’autres autres femmes à participer. »