Nombre d’entre nous tiennent pour acquis l’accès quotidien à des toilettes privées, ou tout du moins partagées. Pourtant, dans les zones rurales indiennes où nous intervenons, ce type d’infrastructures est encore chose rare, voire un véritable luxe.

Des villageoises devant des latrines construites par Karuna-Shechen.
Afin d’améliorer les conditions de vie de nos bénéficiaires dans les zones rurales et réduire les risques sanitaires et les dangers liés à la pratique de la défécation en plein air, Karuna-Shechen construit des toilettes dans les villages où elle intervient.
Comme pour l’ensemble de nos initiatives, nous impliquons les villageois dès le lancement du projet afin d’assurer la durabilité des nouvelles infrastructures.
À Banahi, Lalti Devi et cinq autres femmes se sont ainsi rapidement portées volontaires pour laver et entretenir les nouveaux sanitaires du village qui, selon elles, ont radicalement amélioré les conditions de vie des femmes du village :

Lalti Devi
« Avant nous devions toujours faire nos besoins à l’extérieur », explique Lalti. « Ce n’était pas sûr, ni confortable, surtout la nuit. Nous courions toujours le risque de nous faire mordre par un serpent, piquer par un scorpion ou même de nous faire agresser ».
À Banahi, comme dans les autres villages qui ont bénéficié de ce projet, il est parfois difficile de se débarrasser des mauvaises habitudes et certains villageois continuent de faire leurs besoins à l’air libre.
Or, laissés en plein air, les excréments polluent l’eau et la nourriture. Les jeunes enfants sont les premières victimes de cette pratique qui engendre diverses maladies : Typhoïde, hépatite A, choléra pour n’en citer que quelques unes.
Afin de faire évoluer les mentalités et de changer les habitudes, les villageoises chargées de l’entretien des latrines informent les autres autres membres de leur communauté de leur utilité. Par ailleurs, Karuna-Shechen organise des campagnes d’information et de sensibilisation, ainsi que des spectacles de rue (Nukad Natak). L’objectif est de mettre l’accent sur les dangers de la défécation en plein air et sur les bénéfices des toilettes pour l’ensemble de la communauté.

Systèmes de collecte des eaux de pluie sur les toits des toilettes pour les alimenter les sanitaires.
Nos efforts portent leurs fruits ! Nous avons noté un forte augmentation de l’utilisation des latrines dans les quatre villages que nous avons déjà équipés. Prochaine étape : la construction de toilettes dans le village de Déma, où les membres de la communauté ont exprimé un vif intérêt et grand enthousiasme pour ce projet.